Alose feinte

Alosa fallax Lacepède, 1803

CODE Natura 2000 : E1103

Aloses feintes (photo : Stéphane Landrieau)

STATUT

  • Annexe II de la directive Habitats-Faune-Flore CEE 92/43
  • Protégé au niveau national
  • Liste rouge mondiale
  • Livre Rouge National : Vulnérable

RÉPARTITION

En France

Les plus importantes populations d’Alose feinte se situent dans la Loire, la Garonne, la Dordogne et l’Adour.

Carte (Muséum national d’histoire naturelle [Ed]. 2003-2006 . Inventaire national du Patrimoine naturel)

Sur le site Natura 2000

L’Alose feinte remonte le fleuve Charente jusqu’au barrage de Saint-Savinien que quelques individus réussissent, semble-t-il, à pouvoir franchir.

DESCRIPTION

  • Taille : 42 cm (jusqu’à 55 cm)
  • Poids : 660 g (jusqu’à 1,7 kg)
  • Description : L’Alose feinte est un poisson élancé, au corps étroit, de la famille des Clupéidés (comme le hareng ou la sardine). Le dos est vert bleuté ; les flancs et le ventre sont argentés. Sept à huit taches sombres alignées ponctuent le haut des flancs, en arrière de l’opercule branchial. La nageoire caudale est très fourchue.

HABITATS FRÉQUENTÉS

Vit en mer en zone côtière mais se reproduit dans la partie aval ou médiane des rivières.

La reproduction se fait sur des zones de frayères sur substrat grossier composé de cailloux et de galets.

BIOLOGIE

Période de présence

Les animaux reproducteurs remontent les rivières de février à juin.

Reproduction

Les femelles et les mâles sexuellement matures (respectivement à l’âge de 3 et 4 ans) gagnent les zones de frayères où ils se reproduisent entre mai et juin (en fonction de la température de l’eau).

Le frai se déroule de nuit. Les œufs tombent au fond de la rivière et se calent dans les interstices entre galets et graviers. Après 3-5 jours, les œufs éclosent.

Les alosons rejoignent les zones estuariennes en début d’été où ils se développent durant deux à trois ans.

Régime alimentaire

L’Alose feinte se nourrit de zooplancton et de petits poissons (notamment d’anchois dans le Golfe de Gascogne).

MENACES

  • Artificialisation des cours d’eau par la mise en place de barrages (Saint-Savinien, Chaniers) ;
  • Colmatage des frayères par des sédiments (augmentation de la charge en sédiments par l’agriculture intensive en bord de cours d’eau, diminution du courant par amoindrissement du débit) ;
  • Altération de la qualité et de la ressource en eau ;
  • Surpêche en zone estuarienne et en mer ;
  • Braconnage au niveau des barrages.

PRÉCONISATIONS DE GESTION

  • Restauration du fonctionnement naturel des cours d’eau (élimination des barrages) ;
  • Création de bandes d’herbes en bordure des cultures pour éviter le lessivage des sols nus (labours) par les pluies, restauration des ripisylves (maintien des berges et ressource alimentaire) ;
  • Limitation des prélèvements d’eau par les cultures irriguées pour permettre un débit suffisant ;
  • Arrêt de la pêche à la civelle dans l’estuaire de la Charente, pratique qui induit une forte mortalité chez de nombreuses espèces autres que l’anguille ;
  • Meilleurs contrôle des actes de braconnage en aval des barrages.

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Auteur de la fiche : Philippe Jourde - LPO 2007